Inclusive writing in French translations/ Écriture inclusive (in French)

Bonjour @Marie -Helene,

Merci pour cette réponse et pour cette documentation complémentaire !

Il est vrai que la traduction ne laisse pas beaucoup de marge de manœuvre pour les formes neutres, à l’exception peut-être des emails puisque les divergences de conventions académiques justifient, dans ce cas, que la traduction puisse s’écarter de l’original si nécessaire.

En ce qui concerne le doublet abrégé, je partage votre avis concernant les formulaires et boutons, i.e. là où les contraintes graphiques ne permettent pas un doublet complet, et par extension dans les blocs de texte où les boutons sont mentionnés. Cette position est cependant loin d’être unanime en France et elle est d’ailleurs officiellement découragée pour les formulaires et textes officiels (https://www.legifrance.gouv.fr/jo_pdf.do?id=JORFTEXT000036068906).
Je pense donc qu’il est nécessaire de limiter le doublet abrégé au strict nécessaire et de favoriser le doublet complet partout où cela est possible, y compris dans les descriptions, les messages d’erreur, voire certains formulaires où l’espace ne semble pas poser de problème (par exemple : « Les utilisatrices et utilisateurs doivent être inscrits et se connecter pour afficher le site de la revue. »). La proximité permet d’ailleurs d’éviter de dédoublement de l’adjectif, ce qui semble être [la recommandation de l’OQLF] (http://bdl.oqlf.gouv.qc.ca/bdl/gabarit_bdl.asp?t1=1&id=3997) (j’ignore la position de l’Académie française sur ce point ; [celle du Dictionnaire Robert] (https://dictionnaire.lerobert.com/guide/accord-de-l-adjectif-qualificatif-avec-plusieurs-noms-juxtaposes-ou-coordonnes-par-et) est plus « traditionnelle », mais aboutit au même résultat).

Sur le signe à retenir, il semble y avoir eu une évolution en français canadien puisque le document de l’UQAM recommande de tiret tandis que l’OQLF se range aujourd’hui à la parenthèse. Je note également que la marque de l’adjectif pluriel semble évoluer avec le signe : « directeurs-trices » pour l’UQAM, « directeur(-trice)s » pour l’OQLF. L’usage de la parenthèse en France semble correspondre à un usage plus ancien, le point médian étant de plus en plus fréquent. Je suis pour ma part très réfractaire à ce dernier pour des raisons de fluidité, mais également parce que son utilisation ne semble pour l’instant pas avoir fait l’objet d’une normalisation. Je me range donc pour l’instant au tiret dans la traduction de FR_Fr, en miroir de FR_CA par souci de cohérence et parce que les règles sont établies.

Pour auteure/autrice, il semble que la distinction soit en passe de devenir un régionalisme ! À la lecture de vos liens et des documents de l’OQLF sur la question, il semble que la forme « auteure » soit définitivement ancrée au Canada, la forme « autrice » étant perçue comme une importation européenne (Suisse et France plus récemment). En France en revanche, « autrice » est désormais la forme recommandée par l’Académie française (voy. [leur rapport] (http://www.academie-francaise.fr/sites/academie-francaise.fr/files/rapport_feminisation_noms_de_metier_et_de_fonction.pdf) p. 10), par
[le Robert] (https://dictionnaire.lerobert.com/definition/auteur) et semble être graduellement adoptée dans le milieu universitaire, même si « auteure » reste courant dans le langage commun (aux côtés d’auteur comme forme épicène). J’adopte pour l’instant « auteure » dans la traduction FR_Fr pour faciliter les choses en cas de fusion, mais si les deux traductions restent distinctes, je pense à terme utiliser « autrice » si le terme s’installe effectivement dans le secteur universitaire.

Je suis pour l’instant concentré sur les nombreuses chaînes manquantes dans FR_Fr et je n’ai pas encore commencé la révision plus générale de la traduction, y compris l’intégration systématique des formes inclusives. Je ne le ferai d’ailleurs pas avant que la question d’une éventuelle fusion ne soit tranchée, ce qui laisse du temps pour d’éventuelles recommandations ou contre-propositions :slight_smile:

Bien cordialement,

Paul

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